Tout sur les masques

Par Misty Forsberg, Empire Body Arts

Vendredi 15 mai 2020

Lorsque les studios d'art corporel commenceront à rouvrir, l'un des défis que notre industrie devra relever est de savoir comment protéger nos employés et nos clients contre la transmission du virus COVID-19 entre eux. Notre industrie bénéficie déjà de l'apprentissage de l'hygiène, du contrôle de contamination croisée et de l'utilisation d'équipement de protection individuelle. Cependant, nous avons généralement considéré ces protections comme une barrière entre nous et les agents pathogènes transmissibles par le sang et comme une méthode de contrôle des infections pour les tatouages et les perçages que nous faisons.

Maintenant, nous devons également prendre en considération les méthodes pour réduire les risques de transmission virale dans nos studios. Je commencerai par dire que de nouvelles informations sont publiées quotidiennement. Les informations ici sont basées sur des études que j'ai pu trouver, et elles sont répertoriées ci-dessous. Pour chaque étude actuellement disponible, il semble y en avoir une autre qui réfute les mêmes résultats. Cet article est uniquement publié pour fournir des informations de base qui vous aideront à faire les meilleurs choix pour vous et votre studio. C'est à chacun de nous de revoir les nouvelles informations dès qu'elles sont disponibles et de les utiliser pour s'adapter à cette nouvelle situation.



Une petite note sur la filtration. De nombreux masques et filtres disponibles ou discutés dans les études sont testés pour leur capacité à filtrer à 0,3 microns. Cela ne signifie pas qu'ils ne peuvent pas filtrer les particules plus petites. Au contraire, 0,3 microns est une norme de test car c'est la taille la plus difficile à filtrer, et donc un point faible. Les particules plus grandes et plus petites que cette taille semblent être plus faciles à filtrer. Vous pouvez lire une étude scientifique à ce sujet ici 

https://ntrs.nasa.gov/archive/nasa/casi.ntrs.nasa.gov/20170005166.pdf

ou un résumé de ces informations ici 

https://smartairfilters.com/en/blog/what-is-pm0-3-why-important/

Le deuxième lien provient d'une entreprise qui produit des filtres et est peut-être partisan de la vente d'un produit. Cependant, il est beaucoup plus facile à lire.

Pour parler de protection, nous devons d'abord décider de quoi nous nous protégeons. Comment la COVID-19 serait-elle transmise ?

Le CDC, l'OMS et d'autres agences de santé ont déclaré que le virus COVID-19 serait principalement transmis par les gouttelettes du nez ou de la bouche lors des éternuements, de la toux ou de la parole. Ces gouttelettes, bien qu'incroyablement petites, ont tendance à se déposer plus rapidement en raison de leur taille et de la gravité, ce qui limite la distance à laquelle elles vont se disperser.

Cependant, plusieurs études ont non seulement trouvé des preuves de plus petites particules aérosolisées contenant le virus COVID-19, mais aussi que ces particules peuvent être transportées dans l'air en mouvement d'une pièce à l'autre. Ces petites particules sont d'une taille qui peut rester en suspension pendant une période prolongée dans l'air. Elles semblent également être produites même en l'absence de toux ou d'éternuements, tels qu’en parlant ou en respirant. Il est également important de noter que la charge virale de certains patients est à son nombre le plus élevé juste avant et au début de l’apparition des symptômes. Il a été démontré que ces particules se déposent sur les articles personnels des personnes infectées. Une étude testant les articles dans les chambres de patients infectés démontre que : « Dans l'ensemble, 76,5% de tous les articles personnels échantillonnés ont été testés positifs pour le SRAS-CoV-2 par 25 PCR. »

https://www.medrxiv.org/content/medrxiv/early/2020/03/26/2020.03.23.20039446.1.full.pdf

https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2004973

*PCR (polymerase chain reaction) fait référence à la méthode de test. Des résultats positifs indiquent un matériel génétique viral du coronavirus (SARS-CoV-2) sur du matériel testé.

Surfaces:

Naturellement, nos clients ne vivent pas dans notre studio pendant la durée prolongée de ces patients. Cependant, il est important de garder à l'esprit que les articles qu'un client apporte avec lui (sac à main, cellulaire, manteau, etc.) pourraient potentiellement être porteurs du virus même si le client est asymptomatique. Il pourrait être avantageux d'avoir une zone nettoyable désignée pour placer ces articles dans votre salle ou studio, et de demander aux clients de ne pas placer d'objets personnels sur les comptoirs ou les surfaces ailleurs dans le studio.

De même, limiter l'accès à des espaces comme les salles d'attente ou désinfecter ces zones entre les clients pourrait s'avérer utile pour minimiser le transfert du virus de client à client, si l’un d’entre eux étant asymptomatique se trouvait dans votre studio.

De plus, avec cette étude, nous devons nous rappeler que tous nos articles personnels qui sont dans un environnement avec des clients peuvent potentiellement être contaminés. Nous devrions au moins garder en tête que les ordinateurs portables, les sacs à main, les clés, etc. apportés dans le studio qui retournent chez nous pourraient potentiellement transporter le virus avec nous s'ils ne sont pas désinfectés.

Gouttelettes et particules aérosolisées.

Ce sujet est une plus grosse pièce du puzzle. Afin d'examiner les approches les plus réalistes, je vais supposer que beaucoup d'entre nous n'ont pas accès aux masques N95 en raison de pénuries d'approvisionnement et des demandes de la communauté médicale de les réserver pour une utilisation dans le domaine hospitalier. Considérant cela, nous sommes principalement limités à deux options : les masques médicaux de base ou les masques en tissu faits maison avec divers matériaux. Nos clients sont très susceptibles de porter ce dernier lorsqu'ils viennent dans nos studios.

De nombreuses études sur l'efficacité des masques faits maison et des masques médicaux testent la capacité de protéger le porteur, et uniquement avec une étanchéité complète de l'appareil. En réalité, à l'exception d'un masque N95 ajusté, les masques médicaux et faits maison ont tendance à avoir de petits espaces d'air sur les côtés du visage et sur les côtés du nez lorsqu'ils ne sont pas fabriqués avec une armature de nez réglable. Dans une étude, la seule que j'ai trouvée qui tentait de reproduire les espaces d'air dans les masques (ce qui est plus réaliste pour la plupart des masques qui ne sont pas équipés d'un N95), la filtration pour les masques chirurgicaux et faits maison a chuté d'environ 60% s'il y a ces espaces d’air présents. Ce n'est pas une bonne nouvelle, mais il a été constaté que les masques médicaux sans espaces d’air filtraient environ 75 à 99% des particules et avec des espaces, environ 45 à 55% des particules, selon leur taille.

Avec les masques faits maison, le matériau modifie considérablement l'efficacité du masque. De nombreuses études semblent montrer que le coton avec une haute densité de fils au pouce carré est supérieur aux choix de tissus avec une densité inférieure. Les combinaisons qui « sandwich » une couche de matériau avec une charge d’électricité statique plus élevée (comme la soie, le chiffon ou la flanelle) entre les couches de coton sont d’une plus grande efficacité. Les résultats d'un masque mal ajusté étaient similaires à ceux des masques médicaux. Par exemple, une combinaison coton / soie avait une filtration de 94 à 98% sans espaces d’air, mais seulement 32 à 37% de filtration avec des espaces. De nombreuses études semblent également convenir que le coton à faible densité de fils et d'autres matériaux tissés de manière lâche ont tendance à être assez inefficaces à la filtration des particules. Beaucoup de nos protocoles et de notre utilisation d’EPI peuvent être difficiles à partager avec nos clients d'une manière facile à comprendre. L'ajustement du masque et la sélection des matériaux peuvent être un domaine que nous pouvons envisager de discuter avec eux pour protéger notre studio et offrir un peu d'information qui pourrait leur être utile. De plus, informer les clients de ne pas toucher ou ajuster leur masque, en particulier en studio, pourraient également être utile.

Les espaces d’air autour du masque utilisés pour le test représentent ∼1% de la surface active du masque, simulant des espaces le long du visage. 

https://pubs.acs.org/doi/10.1021/acsnano.0c03252

Les chiffres varient considérablement entre les études, cependant, les informations semblent être en accord avec les recommandations selon lesquelles les masques faits maison devraient être un plan de secours si les masques médicaux ne sont pas disponibles. Une découverte intéressante ; l'ajout d'un bas de nylon sur les masques médicaux ou faits maison a démontré que : « L'ajout d'une couche de bas de nylon a amélioré l'efficacité de filtration de tous les masques amples, y compris les masques de type médical commercial, de 15 à 50% et a également diminué l'écart d’efficacité type basé sur la durée d’utilisation (indiquant une élimination plus constante des particules) ».

Dans les masques médicaux, cela a changé le taux de filtration dans leur étude d'environ 60% sans le bas de nylon à environ 85% avec. Ce changement est probablement dû au fait que le bas crée une meilleure étanchéité sur le masque, ce qui pourrait être un ajout facile pour nos studios, avec des masques faits maison ou médicaux. Cependant, il faudra tenir compte du risque de contamination lors du retrait du nylon s'il doit être nettoyé et réutilisé (comme illustré ci-dessous). En d’autre cas, il pourrait simplement être coupé et éliminé à chaque fois.

https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.17.20069567v3.full.pdf

Nos routines de changement de masque seront probablement également adaptées à ce nouvel environnement. Avant, bon nombre d'entre nous changeaient de masque entre les clients. Dans un environnement où nous portons des masques dans tout le studio, plutôt que seulement pendant une procédure, les studios devront créer des protocoles sur le moment où les changements de masque se produiront et de quelle façon. Nous devons également nous rappeler que le port de masques pendant une longue durée crée de l'humidité qui réduira les capacités de filtration, et les changements de masque devront inclure une routine telle que « lavage des mains - retrait du masque - lavage des mains - remplacement du masque ».

« La Chaîne de Transmission » de l'Organisation Mondiale de la Santé est une aide visuelle facile.



Notre objectif est de regarder ce cycle de points de contraction et de transmission et de trouver où nous pouvons l‘interrompre. Dans un environnement où il n'y a pas de solution disponible efficace à 100%, autre que l'isolement, nous devons nous concentrer sur où et comment réduire les risques autant que possible.

Aucun masque, filtre à air ou autre appareil ne peut à lui seul arrêter le cycle. Un accord entre presque toutes les études est que l'hygiène des mains, la sélection des EPI, le port et l'enlèvement correcte des EPI, et un protocole bien établi pour tout combiner, est la clé d'une protection plus efficace. 

Progressive Mentorship continuera à publier des informations à mesure que cela progresse, mais comme toujours, nous apprécions votre contribution vos commentaires, et vos questions sur les nouvelles et les développements de la situation.

- Misty Forsberg